Le retour, le bonheur et tout le reste

JOUR 10: SAINT-PRIME – HÉBERTVILLE – QUÉBEC – SAINT-MARC-SUR-RICHELIEU – LAVAL (627,3 KM, 2883,7 au total)

 

Désolé si j’ai pris un petit délai pour écrire la dernière entrée de blogue concernant mon road trip. Je veux d’emblée remercier tous ceux qui m’ont suivi sur ce site pendant mon périple et qui ont lu mon journal de voyage. C’est très apprécié et ça me faisait sentir un peu moins seul lorsque la solitude prenait le dessus (ce fut rare je dois admettre).

Vous comprendrez que le retour entraîne plusieurs étapes durant lesquelles j’ai été trop occupé, et trop tardivement, pour écrire ce dernier message. Je m’excuse aussi si je ne fais pas suite aux derniers commentaires que j’ai écrit dans le dernier article. Je voulais aller visiter le musée québécois de culture populaire, à Trois-Rivières, surtout pour y voir l’exposition sur l’histoire criminelle du Québec et la visite-expérience d’un ancien pénitencier, dans lequel des ex-détenus font office de guides. C’est ça le tour de prison que je voulais faire.  Au départ, c’était prévu dans le plan pour la première journée de voyage, puis j’ai déplacé l’activité à la toute fin. Comme j’avais oublié de passer à une fromagerie à Hébertville, et que j’ai dû arrêter à Québec pour régler mon grave problème d’appétit qui me rongeait à ce moment, j’ai décidé de remettre mon passage à ce musée à l’automne. L’exposition sera encore présentée et je ferai un petit commentaire dessus sur 6P2ST. Néanmoins, j’ai pu revenir vers le sud en passant par la réserve faunique des Laurentides, un site merveilleux qui offre des panoramas superbes, dignes de la vallée de la Matapédia, en Gaspésie. Pour compenser l’absence de visite culturelle pour la journée, je suis allé voir mes parents et ma soeur à Saint-Marc-sur-Richelieu, pour faire ce que je préfère faire en revenant de voyage: distribuer les cadeaux-souvenirs que j’ai ramené à mes proches. Je n’ai fait que des heureux, évidemment, et avec les produits du terroir et les cossins que j’ai rapporté, j’ai pu vivre un beau moment de bonheur. Car si on croit souvent que le bonheur peut être obtenu en solitaire, comme je l’ai testé et démontré au cours des 10 derniers jours, il n’y a pas de doute qu’il est encore plus savoureux lorsqu’il est partagé.

Par la suite, je suis rentré chez moi pour vider ma voiture, qui était dans un bordel mémorable, et défaire tous mes sacs, glacières et gna gna gna. Le genre de chose qui est archi difficile à compléter lorsque l’on rentre de voyage, que ce soit un voyage de 2 jours ou de 20 jours, ou encore d’une dizaine de jours comme c’est le cas ici. L’autre tâche difficile, je l’ai vécue aujourd’hui: rentrer au boulot. On se lève un matin le nez collé sur le Lac-Saint-Jean, et le lendemain, le nez collé dans le sac à dos d’une fille trop épaisse pour le retirer et le mettre par terre dans le wagon de métro bondé. Méchante droppe! Mais bon. C’est un mal nécessaire si on veut accumuler les fonds pour repartir éventuellement.

D’ailleurs, j’ai tellement aimé mon périple que je compte en refaire un du même genre prochainement. J’ai récupéré plusieurs documents dans les musées et auberges que j’ai visité durant mon road trip, dont une brochure qui liste toutes les auberges de jeunesse du Canada. Un document important si je veux aller voir un peu du pays vers l’ouest. Je n’écarte pas non plus l’idée d’aller aux Îles-de-la-Madeleine, qui sont, apparament, un site de vacances inoubliable qu’il faut visiter au moins une fois dans sa vie. Je dois admettre que lorsque je suis passé par Chandler, en Gaspésie, là où le traversier relie la péninsule gaspésienne à Havre-aux-Maisons, aux Îles, j’ai été fortement tenté de le prendre. Ça sera pour une autre fois, c’est sûr.

 Au cours de ce périple, j’ai visité ou traversé, en voiture, plusieurs régions du Québec. On en compte 17 ou 18, selon les différents sites que l’on peut consulter, et si mon calcul est bon, il n’en reste que deux où je n’ai pas foulé le pied: Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec. Je pourrais aussi partir dans cette direction éventuellement, et régler le cas du Québec entier avant de visiter le Rest of Canada. Je verrai.

D’ici là, un automne chaud m’attend, avec le début de mon nouveau baccalauréat en journalisme, de mon retour à mon emploi au bureau du recrutement de l’UQAM et avec mon blogue qui gagne en popularité et en contenu et qui continuera d’être très actif. Je retombe d’ailleurs dans les sujets habituels et d’actualité dès demain. Je vais aussi déposer sur Facebook plusieurs photos prises durant mon voyage, avec quelques commentaires dans le bas pour expliquer de quoi il s’agit. Lorsque l’on voyage seul, on photographie des paysages et des choses, et non pas des personnes. Je veux prendre le temps d’indiquer une légende sur la plupart des photos et je ferai ça à temps perdu, dans mes soirées libres. Et dans le fond, à bien y penser, je commencerai à songer à mes prochaines vacances lorsqu’elles approcheront.

En fait, vais-je devoir encore attendre une éternité? J’espère bien que non!

Kid Kodak

JOUR 9: SAINT-PRIME – SAINT-FÉLICIEN – SAINT-PRIME (62.3 KM, 2256,4 au total)

Il a fait une température de beigne aujourd’hui au Lac-Saint-Jean: beau au début et à la fin et vide au milieu. Du soleil au matin, comme prévu, de la pluie en milieu de journée et du soleil pour conclure la journée, avec un coucher de soleil superbe au dessus du lac-Saint-Jean en extra. Que demander de plus lorsque la conclusion des vacances arrive?

J’ai pris plusieurs photos de ce coucher de soleil. Idem pour celui de Rimouski il y a quelques jours. J’ai également pris beaucoup de photos du rocher Percé, du village de Val-Jalbert et aujourd’hui au zoo de Saint-Félicien. Et de tous les autres endroits que j’ai visité. Lorsque mes vacances seront complétées, je vais avoir pris un total d’environ 620 photos en 10 jours. Vous êtes tous assez forts en mathématiques pour calculer la moyenne par jour. Pour ceux qui ont besoin d’aide, ça donne 62 photos en moyenne par jour. Comme je dors environ 8 heures et que j’en vis 16, on parle donc de 3,875 photos par heure, grosso modo une photo aux 17 minutes pour l’ensemble de mes vacances. Claire Fisher sors de ce corps!

Ça été d’autant plus vrai aujourd’hui, au zoo de Saint-Félicien, alors que je m’en suis donné à coeur joie avec les carcajous, les ours polaires, les tigres de l’amour, les macaques japonais et les phoques gris. Une journée de découvertes animalières fort agréable, durant laquelle il n’y avait pas trop de gamins courant partout et criant comme des bébés de pouponnières. Surprenant pour un samedi. Et fort apprécié. Je ne suis pas allé souvent au zoo dans ma vie mais je dois dire que j’ai été surpris par la qualité de celui-ci. Les postes d’observation des animaux étaient excellents et les fiches descriptives claires et concises. En un coup d’oeil on pouvait apprendre la gestation, l’espérance de vie, la nourriture, les prédateurs, le statut de l’espèce et sa famille d’appartenance. Il y avait une grande variété d’espèces et plusieurs d’entre elles vivent à l’état sauvage, sur les 380 hectares que couvrent le territoire du zoo. On prend un petit train qui nous fait visiter cet habitat dans lequel les bêtes sont libres. De plus, ils ont aménagé des sites racontant l’histoire de la région, sur les camps de bûcherons et les peuples amérindiens par exemple, avec campements, équipement de travail et équipement d’agriculture comme visuel. Très bien fait, ça rend le tour de train d’une heure encore plus enrichissant. L’autre truc qui m’a beaucoup épaté est la salle de projection multisensorielle dans laquelle on nous convie à un petit film sur la vie animale à travers les 4 saisons. Ils qualifient cette expérience de « multisensorielle » car tous les sens sont mis à contribution, sauf le goûter. Outre les yeux et les oreilles, qui sont habituellement sollicités au cinéma, il y a des effets de vent, chauds ou froids, qui déferlent dans la salle, de la bruine qui tombe pour illustrer la pluie et un canon à neige qui en projette partout dans la salle lorsque les images à l’écran illustrent l’hiver. Les vents des boisés sentent l’écorce d’arbre et les moments de pluie sentent réellement la pluie qui tombent dans la forêt. C’est très bien fait. On peut aussi assister à un film de type IMAX sur les ours nord-américains, soit le brun (grizzli), le noir et le blanc (polaire), qui dure une quarantaine de minutes. Très apprécié lorsque la pluie devient un peu plus intense à l’extérieur. Bref, pour tous ceux qui ne sont jamais allés au zoo de Saint-Félicien et qui auront la chance de passer dans le coin, c’est une expérience que vous allez adorer. Pour les autres, il y a toujours le zoo de Granby et pour les pauvres, la ferme du Centre de la nature de Laval. C’est toujours gratuit.

Ensuite, je suis allé visiter, proche de mon gîte à Saint-Prime, le musée du cheddar. J’avais agrippé une brochure au zoo et la possibilité de goûter les produits m’a vite charmé. Car entre vous et moi, un musée sur le fromage cheddar, ça stimule pas trop l’intérêt. Pourtant, c’est une activité vraiment intéressante. On visite les emplacements de la fromagerie Perron, une des plus célèbre et ancienne de toute la province. Le site est classé monument historique car c’est le dernier endroit au Canada à avoir encore intact l’ancienne machinerie servant à la fabrication du fromage. Elle ne sert plus depuis plusieurs années, mais ils ont conservé tous les éléments en place, ainsi que la maison du fromager à l’étage, et on nous explique, en nous faisant faire le tour de la petite usine, toutes les étapes de fabrication du succulent fromage cheddar Perron, qui m’a fait dépenser encore de l’argent après la délectable dégustation. Les méthodes d’antan étaient si archaïques qu’on se demande bien comment ils ont fait pour progresser et perdurer. Le genre de méthode qui semble sorti tout droit du livre « On tente n’importe quoi aujourd’hui pour voir si le lait est trop acide ». C’était une visite guidée très intéressante, surtout que la guide était une charmante jeune fille de la région. Et que j’étais le seul visiteur. Assez spécial la voir réciter son texte pour une seule paire d’oreilles. Elle était mal à l’aise la pauvre, mais j’ai été un bon client: attentif et qui pose des questions pertinentes. Un couple nous a rejoint à mi-parcours pour compléter le tour.

Des vacances de 10 jours, c’est si vite passé. J’amorce déjà mon retour à Laval demain, mais je fais un petit arrêt à Trois-Rivières avant. J’ai de la prison à faire. On s’en reparle.

Déprime à Saint-Prime

JOUR 8 : CHICOUTIMI – ALMA – DESBIENS – CHAMBORD (VAL-JALBERT) – ROBERVAL – SAINT-PRIME (200 KM, 2194,1 au total)

D’abord, les fleurs. Le gîte que j’ai choisi à Saint-Prime, une ville située directement entre Roberval et Saint-Félicien, est très bien. Je suis satisfait du choix d’endroit, car le voyagement se fait bien entre toutes les villes des alentours, ce qui me permet d’y passer deux nuits et de réduire les « paperasseries » de checks in. Ma chambre, bien qu’aménagée dans la simplicité, est bien chouette (dit avec l’accent français. Voyez que j’en ai fréquenté pas mal ces derniers jours). J’ai une fenêtre qui donne directement sur le Lac-Saint-Jean, et avec le soleil qui est attendu demain, j’aurai une vue spectaculaire à mon lever. De plus, l’hote est très accueillant et serviable et ils avaient bien conservé la lettre que j’avais fait poster à mon endroit (un billet de zoo commandé avec mes Air Miles arrivé à Laval après mon départ).

Maintenant, le pot. Ou plutôt les pots. La ville de Saint-Prime n’est pas très jolie en comparaison avec Rimouski et Chicoutimi, mes deux derniers arrêts. La température de 16°C et la petite pluie fine énervante qui tombe depuis 14h environ ne viennent pas embellir le portrait d’ensemble. Il y a absolument rien à faire ce soir dans cette ville, alors je vais probablement écouter un DVD après cet article et en profiter pour me coucher tôt, question de régler le dossier de la fatigue accumulée. En plus de ces éléments, j’étais, somme toute, assez triste de quitter Chicoutimi ce matin. L’auberge de jeunesse (la Maison Price, pour ceux qui voudraient un jour y aller) était vraiment superbe. Il y avait des visiteurs de partout dans le monde, un bar au sous-sol, une salle de jeux, une grande cuisine et une belle ambiance. Ici, non seulement je suis seul dans ma chambre, mais en plus, les autres clients du gîte sont quatre individus peu fréquentables. Je pèse mes mots ici : ce sont de vrais BS. Je croient qu’ils font dans la construction et qu’ils réalisent un contrat ici. Ils boivent de la bière en canette depuis que je suis arrivé il y a trois heures, parlent de plus en plus fort, rotent, pètent, font des jokes tellement minables qui ne font rire qu’eux autres (du genre brasser la canette de un quand il a le dos tourné et des « eille tu tapes vite toé, tu as l’air habitué. Moé j’ai d’la misère à trouver le A et le B sur le clavier »). Moi je pense plutôt que tu sais même pas épeler ABBA le cave! En fait, outre les quelques visiteurs du restaurant à côté, des campeurs et des cyclistes qui passent, il n’y a que nous 5. Et je devrai partager la toilette des hommes avec eux! Si personne d’autre arrive, je pense changer de sexe pour 2 soirs! En fait, je ne déprime pas vraiment (ça faisait un beau titre qui rime) mais c’est peut-être un peu aussi parce que je suis tanné de voyager seul. À Chicoutimi, il y avait plein de monde et en plus, plein de choses à faire. J’aurais pu être seul comme ici et m’amuser tout autant. Mais ici, j’avoue que j’aimerais bien être accompagné.

Donc, ce matin, en quittant la Maison Price,  je suis allé voir une miellerie d’Alma, dans laquelle j’ai pu goûter des produits alcoolisés exclusifs faits avec du miel et des bleuets. Inutile de vous dire à quel point c’est bon! Après avoir fait quelques achats, je me suis rendu à ma première activité de la journée, à Desbiens, au sud du Lac-Saint-Jean (je ne visiterai que le sud, le nord aurait rendu mon périple compliqué et raccourci ma visite en Gaspésie). Je suis allé visiter une caverne très profonde appellée Trou de la Fée. Pour ceux qui ont en tête des images pas catholiques de Clochette et autres fées des dents en tête, sachez qu’elle est nommée ainsi en l’honneur d’une femme qui venait apporter nourriture, liquides et nouvelles de leurs familles aux nombreux hommes déserteurs qui s’y cachaient au temps de la conscription. L’hiver, les chauves-souris utilisent l’endroit pour hiberner. Elles reviennent de temps en temps mais malheureusement, nous n’avons pu en voir qu’une seule. C’était toutefois très bien comme activité. Je ne suis pas claustrophobe, mais j’avoue que c’était étroit par moments. Un peu comme au sous-marin de Rimouski. Il y a pleins de sentiers pédestres sur le territoire des promoteurs de l’activité de la caverne que j’aurais aimé visité, mais je n’ai pas eu le temps.

Ensuite, je suis allé visiter le village historique de Val-Jalbert. C’est peut-être ça qui me fout le cafard aussi! C’est quand même spécial d’imaginer qu’environ 1000 personnes vivaient là et que du jour au lendemain, ou presque, tout le monde était parti. Plutôt que d’entretenir l’endroit, qui possède une chute plus haute que celles de Niagara Falls et qui offre des panoramas splendides, ils ont tout laissé dépérir jusqu’aux années 1970. Pour les besoins de la visite, plusieurs édifices de la ville ont été rénovés ou adaptés, tout en gardant le cachet d’antan. Dans les guides touristiques, on nous parle de cet attrait comme étant un incontournable, qu’il faut voir absolument si on passe dans le coin de Chambord (la ville dans laquelle se trouve le village-fantôme) mais bien honnêtement, ce n’est pas la visite de ma vie. Peut-être que le hype créé par les annonces et conseils touristiques haussent trop nos attentes, peut-être aussi que la pluie est venue nuire largement à mon bonheur de marcher dans les rues désertes du village disparu, mais reste que c’était une activité amusante et intéressante, mais sans plus. Bien sûr, ils profitent de ces descriptions pour hausser le prix du billet: 23$, de loin mon activité la plus chère jusqu’à maintenant. Même la croisière sur le golfe du St-Laurent, autour de l’Île-Bonaventure et du rocher Percé, m’a coûté moins. En plus, les souvenirs étaient très chers et le périphérique pour accéder au sommet de la chute coûtait 4$ supplémentaires. Je suis content d’avoir visité l’endroit et je peux maintenant mettre des images sur les paroles de la chanson La rue principale, des Colocs, mais si, en quittant Laval, le village historique de Val-Jalbert figurait dans mon top5 de mes incontournables à visiter, il ne sera peut-être pas dans mon top5 de mes meilleurs moments lorsque le road trip sera complété.

Me voilà donc à Saint-Prime, assis sur le bord de l’eau, servant de souper à un paquet de mouches et à leurs 70 millions d’amis maringouins. J’aurais dû mettre du chasse-moustique, sachant qu’il y en aurait autant. Je le saurai pour demain, lorsque je vais aller au zoo de Saint-Félicien. On s’en reparle. D’ici là, préparez la fanfare: dans 48 heures, l’enfant prodige rentre au bercail!

Le professeur d’histoire

JOUR 7: CHICOUTIMI – SAINT-FULGENCE – LA BAIE – CHICOUTIMI (94 KM, 1994,1 au total)

Vous aurez vite compris, en voyant l’itinéraire de la journée, que je ne suis pas allé bien loin. Je suis resté principalement dans la ville de Saguenay, et ça fait du bien une journée à faire peu de route. C’est d’ailleurs un peu ce que je voulais faire en construisant mon horaire: me donner un petit break avant de revenir à Laval, sachant que la fatigue commencera à peser lourd sur le système. Ce sont de magnifiques vacances que je vis en ce moment, et je ne les changerais en rien, mais je dois admettre que je ne me repose pas assez. Le repos, ça sera durant la fin de semaine de la fête du Travail! D’ici là, je profite de ces très rares moments dans des endroits merveilleux du Québec.

Ce matin, je suis donc allé à Saint-Fulgence, à une quinzaine de kilomètres de Chicoutimi, pour visiter le Centre d’interpération des battures et réhabilitation des oiseaux (CIBRO) de l’endroit. Vous aurez remarqué que plusieurs de mes visites touchent de près le milieu animalier, et c’est tout à fait normal car j’aime beaucoup les animaux. J’aime autre chose que le hockey et le cinéma dans la vie! D’ailleurs, je me suis gardé le zoo de Saint-Félicien pour le dessert, samedi. Bref, le CIBRO est un centre qui prend soin des oiseaux rapaces et qui protège leur environnement naturel. Une très belle initative. Sur leur terrain, on peut visiter les volières dans lesquelles se trouvent les faucons, les pygargues et autres grand ducs d’Amérique qui sont soit gardés en captivité pour causes de blessures les empêchant de retourner en liberté, soit entraînés à retourner vivre dans la nature. Les premiers sont nourrits avec de la nourriture apprétée par les employés et sont, dans la plupart des cas, des oiseaux qui ont été trouvés blessés et qui ont prit l’habitude du contact avec l’humain. Les seconds sont nourris avec des animaux vivants, pour qu’ils apprennent à chasser. Ceux-ci ont été trouvés en bas âge et ils sont peu accessible à l’humain, pour ne pas qu’ils soient habitués. C’était une visite intéressante, qui était combinée, en plus, avec une randonnée pédestre (les volières sont situées dans un bois) qui menait a de jolies aires d’observation du fjord.

Je suis ensuite allé à La Baie, visiter le musée du fjord, un musée qui accueille des expositions itinérantes et qui offre également des expositions permanentes sur le fjord, la vie aquatique de celle-ci et sur le déluge de 1996. L’exposition itinérante était la plus intéressante, sans vouloir manquer de respect à la ville de La Baie. Elle traitait des mythes et légendes des monstres marins. Très intéressant d’en apprendre davantage sur les serpents de mer, les sirènes et les kraken et de découvrir les origines de toutes ces légendes. Mais entre vous et moi, on va s’entendre sur un fait: il y a tant de gens, depuis des années et partout dans le monde, qui disent avoir vu ceci ou cela, des choses extraordinaires, que c’est presque impossible que ce soit des canulars ou des fausses visions dans tous les cas. Un jour, puisque les fonds marins ne sont explorés qu’à 3% de toute façon, nous ferons la découverte d’un créature semblable à celles que l’on voit dans les mythes et au cours de cette exposition, et cela donnera raison à tous ceux et celles qui avaient eu raison et qui ont eu l’air d’illuminés. Car certains types de requins et de calmars n’étaient que mythes avant d’être réellement découverts. J’espère assister à ces découvertes de mon vivant!

Je suis ensuite revenu à Chicoutimi pour visiter la ville un peu. Une très belle ville d’ailleurs, les commentaires que j’avais écris sur Rimouski s’appliquent ici également. Je suis passé par le centre-ville, le vieux-port, dans lequel je me suis assis, aux abords de la rivière Saguenay, pour faire un peu de lecture, et je suis passé devant la fameuse petite maison blanche, devenue musée pour raconter le déluge. Vous vous rappelez de cette maison? L’eau des rivières débordantes passaient à travers les fenêtres brisées sous un courant puissant, et tout alentour, terrains et maisons, avait été emporté dans le déluge, sauf cette miuscule maison qui résistait à Dame Nature. Un symbole de la région. Je ne suis pas allé dans le musée, mais j’ai photographié la maison de l’extérieur. Je préférais rester dehors et profiter du soleil de l’après-midi pour marcher dans la ville.

Je suis revenu souper à l’hôtel, après être passé à l’épicerie. Toujours manger au resto, c’est chiant, alors de pouvoir cuisiner un peu et manger avec de la compagnie, ça fait du bien. J’ai mangé avec une française venue étudier à l’UQAC, Agathe, et on a jasé ensuite dans le salon des invités avec un autre français venu étudier à Chicoutimi, Arthur. Non, ce n’est pas lui qui a retiré excalibur du rocher, je lui ai déjà demandé. Ensemble, nous avons parlé pendant près de 3 heures. Arthur était arrivé depuis 48 heures et Agathe, 24. Dans les deux cas, c’est leur première visite au Québec. Je me suis brièvement métamorphosé en…? en…? (ceci est une devinette) en..? PROFESSEUR D’HISTOIRE. Deux morceaux de robots à ceux qui ont deviné. J’ai parlé de constitution, de confédération, de Haut-Canada, de Bas-Canada, des provinces et territoires, de la reine et de la monarchie qui règne au pays, des langues officielles, de la colonisation, des référendums, des mentalités, de l’économie, de l’arctique, bref, ils ont eu une vision complète du Canada pour le prix exorbitant de 0 dollar. Personne n’offre mieux sur le marché, c’est garanti. Je crois d’ailleurs qu’ils ont trouvé mes services excellents, puisqu’ils semblaient très contents d’en avoir appris un peu plus sur leur pays d’accueil pour leur prochaine année.

Et pendant que je vous écris tout ça, deux chinois entrent dans le dortoir. Ils parlent peu anglais et pas français (ils viennent pour l’apprendre). Misère! Je vais devoir sortir mon chinois de base pour leur enseigner mes connaissances! Comment dit-on déjà? Sayonara?

Partons la mer est belle

JOUR 6: RIMOUSKI – TROIS-PISTOLES – LES ESCOUMINS – TADOUSSAC – CHICOUTIMI (258,4 KM, 1900,1 KM au total)

J’ai vécu ce matin le réveil le plus gênant depuis le début du périple. Les lits de l’auberge de jeunesse de Rimouski faisaient des bruits à chaque cal%?* de mouvement qu’on faisait sur le matelas. Comme nous étions cinq dans la chambre, ça faisait plusieurs bruits tout au long de la nuit. Et comme j’étais le premier debout, j’ai réveillé tout le monde, non seulement avec mon cellulaire, qui fait office de réveil-matin, mon lit qui fait des bruits au mouvement d’un orteil, et avec la douche qui était loin d’être un modèle silencieux dernier cri. Je me sens mal à chaque fois, je marche comme si je marchais sur des oeufs. L’enfer! Un des endormis me regarde avec un air de : « eille t’achève tu de faire du bruit? » Et moi d’avoir envie de lui répondre : « euh, ta yeule, juste en levant ta tête de l’oreiller tu as dérangé tout le monde ». Des bruits de lit graves comme ça!

Après mon déjeuner, je suis allé à Pointe-au-Père pour visiter le musée maritime du Québec, qui regroupe trois plates-formes à explorer. Tout d’abord, on peut visiter le phare de Pointe-au-Père, le deuxième plus haut de l’Atlantique/Golfe du Saint-Laurent et une merveille d’ingénierie. Le prisme, construit il y a 100 ans, est encore en parfait état. Ensuite, il y a un musée nous racontant l’histoire du naufrage de l’Empress of Ireland, un bateau de croisière qui a coulé à 12km au large de Rimouski le 29 mai 1914. On y présente l’histoire en images, en textes et il y a plusieurs objets issus de l’épave en exposition. Comme la tragédie est survenue 4 mois avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, l’événement est rapidement tombé dans l’oubli. Imaginez, le bateau a coulé en 14 petites minutes après être entré en contact avec un autre bateau. L’épave est accessible aux plongeurs, elle est à une quarantaine de mètres de profondeur. Imaginez, 14 minutes. Finalement, et c’est la meilleure section, on peut visiter le sous-marin canadien Onondaga, qui a été actif dans la marine du pays de 1967 à 2000. J’ai réalisé deux choses: 1- je suis beaucoup trop grand et corpulent pour vivre dans ce genre d’espace et 2- même si j’étais assez petit physiquement pour y être à l’aise, sans être claustrophobe, il n’y a aucune chance que je sois confortable dans un espace aussi restreint. C’est minuscule! Il y a un couloir, pas très large, avec des l’équipement ou des couchettes de part et d’autre. J’ai trouvé très spécial de pouvoir entrer à l’intérieur, et on y suit un audio-guide qui nous explique l’utilité de chacune des sections. Passionnant!

Ensuite, j’ai quitté le Bas-Saint-Laurent pour poursuivre mon périple dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean. Durant les 2 heures de traversée, j’ai eu le privilège de voir au moins une soixante de dauphins (ou marsouins) au large. Aucune baleine malheureusement, mais avec le vacarme du vieux traversier qui relie Trois-Pistoles aux Esmoumins, ça ne me surprend même pas. J’ai donc repris ma route, en arrêtant à Tadoussac pour visiter le Centre d’interprétation des mammifères marins, un musée d’un organisme sans but lucratif qui étudie et protège les cétacés du Saint-Laurent. La visite n’est pas très longue mais elle est enrichissante. Tant mieux parce que je ne voulais pas arriver trop tard à Chicoutimi. J’ai acheté un porte-clé à la boutique en sortant, car tous les profits vont à l’organisme. C’est une bonne cause, pas mal mieux que de donner à l’itinérant (surement le seul) de Rimouski qui quête devant le Presse-Café! À Rimouski! Il y a 32 000 habitants dans cette ville, autant qui passent en une journée coin St-Denis/Ste-Catherine à Montréal. Ça doit pas marcher fort son affaire. J’aurais dû l’interviewer.

En bout de ligne, me voilà rendu à Chicoutimi, dans la dernière portion de mon voyage. Demain je visite une couple d’endroits et musées,  mais je vais surtout me régaler des images fantasmagoriques qu’offre le fjord de la rivière Saguenay. J’ai hâte. Je vous en reparle demain.

Vous voyez la thématique de la mer? Phare, sous-marin, naufrage, traversier, baleines et fjord? Maudit que je choisis de bons titres!