Revue de l’année sportive 2010 (de N à Z)

La suite de ma revue de l’année sportive.

N- Nadal , comme dans Rafael Nadal: En 2010, Nadal est devenu le tennisman le plus jeune à réussir le Grand Chelem professionnel de tennis: Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open. C’est en gagnant ce dernier tournoi, en septembre, qu’il a réussi l’exploit. Il a aussi gagné cette saison les tournois de Wimbledon et Roland-Garros. Une victoire en Australie en janvier lui donnerait les quatre Grand Chelems remportés consécutivement, un exploit que les plus grands, comme Rod Laver et Roger Federer, n’ont jamais réussi. Seul ces trois joueurs et Andre Agassi ont remporté les quatre tournois majeurs dans l’ère moderne du tennis.

O- Olympiques, comme dans Jeux Olympiques: On ne peut pas passer à côté des Jeux olympiques de Vancouver, qui furent un beau succès après des débuts laborieux. Ils ont permis au Canada de rayonner sur la scène événementielle et sportive internationale. Et de vendre beaucoup de tuques et de manteaux Roots.

P- Price, comme Carey Price: Le printemps de la déchéance, l’automne de la rédemption. Une année complètement folle pour le gardien du Canadien, qui se termine mieux qu’elle ne l’a commencé. Après avoir perdu son poste aux mains de Jaroslav Halak, Price est devenu le second violon et dans l’éventualité où le Canadien devait échanger un de ses gardiens, tous croyaient et souhaitaient que ce serait Price le sacrifié. Or, à la surprise générale, c’est Halak qui a été expédié en dehors de Montréal, et la direction du Canadien a offert sa pleine confiance à Price, un gardien qui n’avait encore rien prouvé. Après son brillant début de saison en octobre, force est d’admettre qu’ils ont peut-être fait le bon choix.                                              

Q-Québec, comme dans ville de Québec: Le maire Régis Labeaume semble constamment s’assurer que sa ville demeure dans l’actualité quotidienne. Quand ce n’est pas pour parler de la candidature de la ville aux Jeux olympiques de 2022, c’est pour parler de son projet d’amphithéâtre public qu’il souhaite mener à point, avec l’aide des gouvernements de tous les paliers. En bout de ligne, il veut tout faire en sorte pour ramener une équipe de hockey de la LNH dans la vieille-capitale. Il en a presque fait la promesse solennelle. On risque d’entendre parler de ces beaux sujets tout le long de 2011 également.                            

R- Rochette, comme dans Joannie Rochette: Une des étoiles de 2010, la patineuse artistique a ému la Terre entière lors des Jeux olympiques de Vancouver en remportant la médaille de bronze en solo. Quelques jours avant son programme court, sa mère Thérèse succomba à une crise cardiaque, laissant Joannie et son père dans un deuil inattendu et non préparé. Transportée par les émotions, elle décida de poursuivre la compétition, et elle a réussi des programmes longs et courts presque parfaits, fondant à larmes à chaque occasion, en même temps que plusieurs téléspectateurs qui regardaient le tout en direct. Le genre de performance que tous se rappelleront. Le genre de moment qui fera dire à plusieurs dans 15 ou 20 ans :  » moi, je me rappelle ce que je faisais quand Joannie Rochette a patiné aux Jeux de Vancouver: j’étais vissé sur mon divan « .                          

S- St-Pierre, comme dans Georges St-Pierre: En 2010, le jeune homme de St-Isidore est venu confirmer son statut enviable de meilleur combattant d’arts martiaux mixtes livre pour livre au monde. Ce titre est contesté par les fans du brésilien Anderson Silva, mais nous en aurons le coeur net un jour, lorsqu’ils se retrouveront dans la même catégorie de poids. La gala du UFC tenu au Centre Bell de Montréal le 11 décembre dernier a obtenu les meilleurs résultats aux guichets de l’histoire de l’organisation. Je vous laisse deviner qui en était la tête d’affiche et le résultat de son combat. Indice: le résultat comme par V et se termine par Ictoire…                            

T- Toews, comme dans Jonathan Toews: Toews a connu un hiver et un printemps du tonnerre en 2010. Il a d’abord joué un rôle clé dans la conquête de la médaille d’or de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Vancouver. De retour avec les Blackhawks de Chicago, il a connu une excellente fin de saison et des séries éliminatoires tout autant excellentes pour mener les siens à la première conquête de la Coupe Stanley des Blackhawks depuis une éternité. Son bon travail lui a permis de remporter le trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile à son équipe en séries. Comme trio de récompenses, c’est difficile de faire mieux!                             

U- Uruguay: Si l’Espagne fut l’équipe championne et les Pays-Bas l’équipe finaliste de la Coupe du monde de soccer de la FIFA, l’Uruguay fut sans aucun doute l’équipe surprise du tournoi. Menée par le meilleur joueur du tournoi Diego Forlan, l’équipe du petit pays sud-américain a pu atteindre les demies-finales alors que peu d’experts ne leur donnait de grandes chances de se rendre bien loin et ce, malgré leur groupe de départ relativement faible (Afrique du Sud, Mexique et une équipe de France déchirée). Un bel exploit!                              

V- Vettel, comme dans Sebastian Vettel: Le jeune allemand a remporté en 2010 le championnat du monde de Formule Un au terme d’une longue saison éreintante, qui s’est arrêtée à Montréal en juin après une année d’absence. Dans une lutte enlevante jusqu’à la fin de la saison, le jeune pilote est devenu le premier Allemand à remporter le titre depuis Michael Schumacher. Comme sa voiture semble bonne pour quelques années encore, il aura l’occasion de répéter son exploit en 2011.                                 

W- Woods, comme dans Tiger Woods: La fin de l’année 2009 avait été catastrophique pour le meilleur golfeur de la planète, mais 2010 ne fut pas plus évidente. Il a prit une pause en début d’année et donné une conférence de presse arrangée de A à Z avec des faiseurs d’images, puis est revenu au jeu pour le Tournoi des Maîtres au début de l’été. Ses résultats sur le terrain ont été si mauvais qu’il a perdu son titre de premier joueur mondial en novembre. Le talent est encore là, mais la tête n’y est plus. Les commanditaires ne font plus appel à lui et les partisans ne l’acclament plus autant. Nous lui souhaitons une meilleure année 2011.                               

X-Xavi, comme dans Xavi Hernandez: En 2010, le joueur de soccer espagnol a remporté la Coupe du monde de la FIFA avec son pays et y a été nommé sur l’équipe d’étoiles du tournoi, en plus de mettre la main sur le titre de joueur de l’année de la revue World Soccer. Âgé de 30 ans, il commence à avoir un palmarès plutôt bien garni: champion du monde, champion d’Europe, cinq fois vainqueur du championnat d’Espagne (dont une fois en 2010), quatre Supercoupe d’Espagne et deux titres de la Ligue des champions. Il s’aligne avec l’équipe mythique de FC Barcelone.                       

Y-Yzerman, comme dans Steve Yzerman: En 2010, Yzerman avait le poste le plus difficile au Canada, celui dont la pression était la plus forte: il devait assembler l’équipe de hockey olympique canadienne masculine pour le tournoi des Jeux de Vancouver. Les partisans canadiens ne s’attendaient qu’à une seule chose: la médaille d’or. Yzerman a prit des décisions audacieuses et controversées, comme la sélection de Brendan Morrow et Patrice Bergeron et la mise à l’écart de Mike Green ou de Steven Stamkos. En bout de ligne, malgré les suspicions habituelles qui suivent le dévoilement de la formation, l’équipe a prouvé qu’Yzerman avait eu raison. Suite à ce succès, il fut embauché comme directeur général du Lightning de Tampa Bay, une équipe moribonde qui allait nulle part et dans laquelle il retrouvait des joueurs qu’il avait lui même exclut des Olympiques: Stamkos, Martin St-Louis et Vincent Lecavalier. Il a su rallier la confiance de tous, embaucher des joueurs pour colmater les trous, embaucher un entraîneur compétent et convoité, Guy Boucher, et le Lightning forme une des bonnes équipes du début de saison dans la LNH.                          

Z-Zidane, comme dans Zinédine Zidane: En 2010, la FIFA dévoilait les villes hôtesses des Coupes du monde de soccer de 2018 et 2022. Le Qatar, riche pays du Moyen-Orient, avait recruté Zidane comme porte-parole pour sa mise en candidature. ZiZou recevait trois millions de dollars juste en appuyant le dossier du Qatar, et il recevait 12 millions supplémentaires si le pays était choisi. Je ne sais pas si sa présence dans le dossier a eu de l’impact, mais le Qatar s’est vu attribuer le mandat d’organiser le tournoi de 2022. Et ZiZou a engraissé son compte de banque déjà bien garni de 15 juteux millions.

Ceci met fin aux revues de l’année 2010. J’en profite pour vous souhaiter une merveilleuse année 2011 remplie de bonheur, de santé et de succès. Merci de lire les quelques articles sans prétention que j’écris à l’occasion et merci de commenter à l’occasion. Il y aura des nouveautés sur le blogue en 2011: j’espère que les lecteurs assidus apprécieront.

Voici les liens pour les autres revues de l’année:

Québec, Internationale partie 1, Internationale partie 2, Sports partie 1

Revue de l’année 2010 (Québec)

L’année 2010 s’achève et l’heure est au bilan dans tous les domaines, sur tous les sujets et sur toutes les plates-formes. J’ai concocté une revue de l’année du Québec en cinq points, cinq histoires qui ont largement retenu l’attention dans les médias cette année. Au cours des prochains jours, vous verrez une autre revue de l’année du même genre sur ce qui s’est passé à l’international, en 10 points, que je séparerai en deux entrées de blogue. N’hésitez pas à commenter les sujets et à me faire part de mes inévitables oublis.

5-Assassinat de Nicolo Rizzuto

L’événement en soi a duré une fraction de seconde, la couverture médiatique, elle, a duré au moins deux semaines. Mais les impacts de l’assassinat du parrain de la mafia s’échelonneront à plus long terme, et la mort du Parrain Rizzuto vient peut-être clore le règne des Siciliens sur la mafia montréalaise. Une chose est sûre, ses assaillants, qui sont encore inconnus, étaient vraiment pressés d’en finir avec lui: le bonhomme était âgé de 86 ans! Nul doute qu’ils voulaient passer un important message, surtout qu’ils ont enfreint plusieurs règles de la mafia: on ne tue pas une personne dans son domicile, ni en présence de femme et enfants. Rizzuto était alors avec sa femme et sa fille dans sa maison de Cartierville. Cet assassinat survient un peu moins d’un an après celui du petit fils de Rizzuto, Nick Jr., assassiné devant son domicile de Notre-Dame-de-Grâces. Le père de Nick, et le fils de Nicolo, Vito, purge une peine d’emprisonnement aux États-Unis pour encore six ans, et le gendre du Parrain, Paolo Renda, a été enlevé en avril et n’a pas été revu depuis. On assiste donc à une purge contre le clan Rizzuto, qui ne reviendra probablement plus jamais au sommet de la mafia montréalaise. Est-ce qu’un autre clan cherchait ainsi à lui succéder? Les Calabrais, qui se sont fait tasser par les Siciliens il y a une trentaine d’années, ont peut-être mis leur plan de vengeance à exécution. La vengeance est un plat qui se mange froid n’est-ce pas? Ou était-ce les gangs de rue qui désiraient tout le plancher à eux seuls? On en saura davantage en 2011, alors que l’enquête policière est toujours en cours.

4- La canonisation du Frère André

LA grosse affaire religieuse au Québec en 2010, avec les propos ridicules du cardinal Marc Ouellet, qui occupe maintenant un poste administratif important au Vatican. Le frère André, décédé il y a plusieurs années, était le portier de l’Oratoire St-Joseph, et on lui attribue plusieurs guérisons miracles. Le fait d’être canonisé lui confère le statut de Saint, de sorte qu’il sera dorénavant reconnu sous le nom de Saint-André. Comment devenir un saint? Il faut qu’on vous attribue une guérison miracle survenue plusieurs années après votre mort. Oui oui. N’ayez craintes, le ridicule ne tue pas. Un petit garçon aurait miraculeusement guéri après que ses parents eurent prié le frère André d’intervenir. Alfred Bessette, devenu le frère André au Collège Notre-Dame, devint alors un Saint-homme. Au même moment, en octobre, le Collège Notre-Dame subissait les foudres d’un reportage choc diffusé à Enquêtes, sur les ondes de Radio-Canada, à propos d’attouchements sexuels qu’auraient subi plusieurs pensionnaires au milieu du siècle dernier. Disons que dans la même période de temps, le collège situé sur le Mont-Royal a bénéficié autant de bonne et de mauvaise publicité. Pour Saint-André, une messe colossale a été donnée au stade Olympique, regroupant 50 000 personnes. Puis après ça y’en a qui disent que notre gros bol blanc ne sert à rien? Pfff

3-Mesdames et messieurs, nous avons le plaisir de vous présenter: les gaz de schiste

Le sujet chaud au Québec de la fin de l’été jusqu’au mois de décembre. Gaz de schiste ici, gaz de schiste là, on en veut, on en veut pas, OUI aux gaz de schiste, NON aux gaz de schiste et bla bla bla. Même sur 6P2ST le sujet a été abondamment traité. On les connaissait peu avant 2010, on ne peut pas dire qu’on ne les connaît plus maintenant. Il sera intéressant maintenant de voir le rapport du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement), qui déterminera les impacts de l’exploitation sur le sol québécois. Plusieurs artistes de l’Union des artistes ont déjà pris position dans une vidéo qui a été visionné des milliers de fois sur You Tube. Ils demandent un moratoire le temps d’évaluer l’ensemble de la question. Les groupes écologiques ont aussi pris position, eux ils sont contre l’exploitation des gaz. Le gouvernement Charest, quant à lui, a déjà commencé l’exploration des sols en construisant quelques puits pour aller fouiner notre sous-sol. Il voit en les gaz de schiste une vraie tirelire à rapporter de l’argent. Le problème, c’est que ce sont les compagnies privées qui en bénéficieront davantage. En plus, on vend nos hectares à des prix ridicules. La question n’a pas fini de faire jaser. Il y a même des chances que 2011 soit l’année des gaz de schiste. Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez consulter un billet que j’ai rédigé en septembre en cliquant ici.

2-Le Canadien nous fait vivre tout un printemps

Ok, qui ici avait prédit une victoire des Capitals de Washington en quatre ou cinq parties face au Canadien de Montréal lorsque les séries de la LNH se sont mises en branle? Moi, je l’avoue sans gêne. Les Capitals étaient les champions de la saison régulière et le Canadien avait réussi à faire les séries de peine et de misère, avec un point obtenu sur une défaite en prolongation en plus. Rien de glorieux là-dedans. Alors que les Capitals sont en avance 3-1 dans la série 4 de 7, tous croyaient le Canadien dans les câbles. Et quand je dis tous, j’inclus presque l’équipe du Canadien elle-même. Or, une performance étincelante de Jaroslav Halak permet au Canadien de rester dans le coup pour revenir jouer un 6e match à Montréal. Oups, une autre performance magistrale du gardien slovaque permet au Tricolore de créer l’égalité à trois victoires partout. Dans le match décisif à Washington, le Canadien l’emporte 2 à 1 grâce à 43 arrêts de Monsieur Halak et élimine les Capitals. Tout le monde est tombé en bas de sa chaise, mais s’est vite relevé pour aller célébrer dans les rues de Montréal. Une foule en liesse, une fièvre des séries immense. Mais ce n’est pas fini! Contre les champions de la Coupe Stanley à la ronde suivante, les Penguins de Pittsburgh, le Canadien cause aussi une surprise en revenant de l’arrière dans la série 3 victoires contre 2, pour l’emporter au match décisif à Pittsburgh avec une facilité déconcertante, 5 à 1. Comme contre les Capitals, Halak a été sensationnel, volant des matchs que le Canadien ne méritait jamais de gagner. Pour la première fois en 17 ans, le Canadien accédait à la finale de l’Est, qu’ils ont perdu contre des Flyers trop forts, trop rapides, trop puissants en cinq rencontres. Quand même, le Canadien nous aura fait vivre un printemps mémorable, au grand bonheur surtout des nouveaux propriétaires de l’équipe, qui ont fait des profits de feu avec les ventes de billets au Centre Bell et de produits dérivés dans les boutiques. Deux semaines après la conclusion de la saison, la Coupe Stanley étant remportée par les Hawks de Chicago, la direction du Canadien a versé une méchante douche froide à ses partisans en échangeant le héros du printemps au Blues de St.Louis: Jaroslav Halak lui-même, celui qui nous a permis de gagner deux rondes de séries, pour confier le filet au mal-aimé Carey Price. On connaît la suite: Price fait mentir ses détracteurs et le Canadien ne semble pas s’ennuyer d’Halak outre mesure.

1-Jean Charest dans des sables mouvants

Jean Charest est dans le trouble. Il a passé l’année 2010 dans le trouble et j’ai l’impression que 2011 ne sera pas de tout repos pour lui. Il s’entête à ne pas déclencher une commission d’enquête sur le financement des partis politiques, l’octroi de contrats du gouvernement et l’industrie de la construction (ou de la corruption, comme il s’amuse souvent à le dire dans ses lapsus). Plus il rejette cette commission d’enquête, plus il plonge dans les sondages et les intentions de vote. Sa cote de popularité est à la baisse, la cote la plus basse jamais enregistrée pour un Premier ministre dans ce genre de calcul. Une pétition en ligne demandant sa démission immédiate a recueilli environ 400 000 noms en quelques semaines. Si des élections avaient lieu dans deux semaines, son gouvernement passerait d’environ 65 députés à une vingtaine tout au plus, signe que l’impopularité de son équipe est significative. Ce fut dur pour lui de perdre son bon ami Claude Béchard, le ministre étant décédé du cancer en octobre suite à un long combat contre la maladie. La blessure à peine cicatrisée, elle a dû s’infecter lorsque les électeurs du comté de Kamouraska-Témiscouata, dont Béchard était le député depuis 12 ans et qui représentait un château fort libéral depuis 25 ans, ont élu le candidat péquiste lors de l’élection partielle tenue en novembre. Ce résultat est un signe clair de l’impopularité du gouvernement au Québec. Finalement, la commission Bastarache a attiré l’attention de tout le monde cet automne, autant dans les médias écrits que lors de la diffusion des séances sur RDI ou LCN. L’ex-député Marc Bellemare avait déclaré qu’il avait dû nommer des juges sous la pression de grosses pointures du gouvernement Charest. Et la majorité de la population appuyait Bellemare dans sa démarche et ses propos. Une autre tuile qui éclatait sur les cheveux frisés du Premier ministre, qui aura fort à faire pour remonter la pente abrupte au bas de laquelle il se trouve dans l’opinion publique.

À surveiller dans les prochains jours: la revue 2010 internationale!

C’est quoi le problème avec Pierre Gauthier?

Plusieurs se posent cette même question. Plusieurs amateurs, sur plusieurs tribunes. On en est presque rendus à exiger (ou même supplier) le retour de Bob Gainey dans ses fonctions. J’avais légèrement évoqué la question lors d’un récent article et je réitère aujourd’hui. Analysons un peu le travail de Pierre Gauthier à la tête du Canadien jusqu’à maintenant.

C’est un directeur général actif. Il a fait plus de transactions en 6 mois en poste que Gainey pouvait en faire en 12 ou 18. Il a tout d’abord acquis Dominic Moore des Panthers, cédant en retour un choix de 2e ronde en 2011. Si, au départ, je dois admettre que j’ai été très perplexe sur la qualité du pacte, je dois admettre que Moore a été très utile à l’équipe durant les séries et qu’il a valu pleinement le choix cédé en retour, d’autant plus que nous en avons obtenu un gratis de la LNH en vertu d’un règlement concernant les choix de 1ere ronde non signés (le CH n’a pas offert de contrat à son premier choix de 2006, David Fischer, ce qui donne à l’équipe un choix de 2e ronde compensatoire en 2011). Toutefois, le fait de ne pas garder Moore, surtout au salaire qu’il va faire dans sa nouvelle équipe (Tampa Bay, tiens, tiens), est une erreur qui vient un peu ternir le bon coup initial. Comme troisième joueur de centre, Moore accomplissait un travail adéquat, qui aurait pleinement valu son investissement.

Gauthier a ensuite resigné Tomas Plekanec, qui allait devenir libre comme l’air le 1er juillet. On lui a fait apposer sa signature au bas d’un contrat de 30 millions pour 6 ans. Malheureusement pour l’équipe, Gauthier n’avait pas le choix. Plekanec avait obtenu une saison du tonnerre, et il avait un pouvoir de négociation solide par le fait que la relève au centre est inexistante dans l’organisation et aussi par le fait que le marché n’offrait pas de meilleurs joueurs de centre que Plekanec. C’était le prix à payer pour signer Plekanec à long terme, racheter son autonomie et le garder dans l’alignement. C’est un joueur très utile, et dans les circonstances, Gauthier a fait une bonne affaire.

Troisièmement, le nouveau DG de l’équipe a échangé le sac de problèmes du CH, Sergei Kostitsyn, en retour de Dan Ellis, qui ne fut pas signé, et Dustin Boyd, qui lui fut signé pour un an au salaire minimum. Dans les circonstances, c’est un très bon coup, peut-être son meilleur geste depuis qu’il est en poste. Sergei Kostitsyn jouait sur les 3e et 4e trio, malgré un talent naturel évident, puisqu’il ne fournissait pas un effort constant, combiné à une indiscipline et une immaturité hors-glace. Dans les mêmes trios, Dustin Boyd fera un meilleur travail, sans être une distraction, et pour un peu moins cher. Pour ce geste, chapeau.

Avant de parler des deux derniers gestes, que je veux garder pour le dessert, mentionnons qu’il a aussi échangé Matt D’Agostini aux Blues pour Aaron Palushaj et qu’il a signé les joueurs autonomes Alex Auld et Alexandre Picard. Il a fait le ménage dans certains postes administratifs et au niveau du recrutement, en plus de signer quelques joueurs autonomes d’âge junior.

Au début de l’été, Gauthier a échangé le gardien numéro un, héros des séries et favori de la foule Jaroslav Halak aux Blues pour Lars Eller et un jeune joueur qui ne jouera sûrement jamais dans la LNH, Ian Schultz. Eller est un bon jeune, qui devrait aider le Canadien dès cette saison, mais jamais de la même façon que Halak a contribué aux succès de l’équipe. Plusieurs « Si » peuvent entrer en ligne de compte: si Price devient une vedette, si Eller est très productif, si Halak se plante à St.Louis…ça sera à découvrir dès octobre. Toutefois, même si, au départ, je trouvais que c’était un échange pas si mal, je me dis maintenant que c’était le pire geste à faire au moment où il a été fait. D’abord, si les Blues voulaient vraiment un gardien numéro un, nous aurions pu exiger un joueur établi dans la LNH, qui a fait ses preuves. Ceci nous assure une certaine garantie, et ils payent ainsi un prix respectable pour obtenir leur gardien, la pièce maîtresse de tout alignement. On peut penser ici au Québécois David Perron. De plus, on a offert à Carey Price un pouvoir de négociation immense, car, toujours sans contrat, il devenait le seul gardien potable de l’équipe. Le CH est si mal pris que Price pourrait rester chez lui comme bon lui semble, tant et aussi longtemps que le Canadien ne lui aura pas donné le cash qu’il désire. Il le sait. Son agent le sait. Les fans le savent. J’ose espérer que, rendu en août, et toujours sans aucune entente signée, Pierre Gauthier est aussi au courant. Lundi soir, le directeur général n’a pas semblé s’aider en échangeant le gardien (sous contrat) Cédrick Desjardins à Tampa Bay pour Karri Ramo, un Finlandais ayant un contrat en Russie. On offre donc à Price un autre argument, puisque le Canadien vient de perdre un autre gardien sous contrat. Au moment d’écrire ces lignes, il n’y a qu’Alex Auld, Curtis Sanford et Robert Mayer sous contrat. Comprenez-vous pourquoi Price prend tout son temps? Si le Canadien avait offert un contrat à Price AVANT d’échanger Halak, nous aurions pu avoir un gardien numéro un à prix rabais, et avoir ainsi assez d’argent pour signer d’autres munitions, comme Dominic Moore.

En plus, en échangeant Desjardins, le Canadien perd un autre francophone. Lorsque le camp s’ouvrira en septembre, outre les joueurs d’âge junior qui quitteront rapidement Brossard, il n’y aura que Maxim Lapierre, Benoît Pouliot, Mathieu Darche, Alexandre Picard, Mathieu Carle, David Desharnais et Olivier Fortier comme francophones dans l’équipe, et seuls les deux premiers sont assurés de faire partie de la formation. Il n’y a pas si longtemps, il y avait plusieurs francophones dans l’équipe, et on avait de bonnes performances. Le Canadien n’a jamais eu aussi peu de francophones depuis l’époque « pré-Maurice Richard ». On n’est pas loin du boycott. Je ne suis pas de ceux qui exigeront tous les ans une présence francophone importante, car je préfère nettement avoir une bonne équipe compétitive sur la glace plutôt que plusieurs francos, mais de là à en avoir si peu, c’est dérangeant. Car Gauthier, depuis qu’il est en poste, n’en a amené qu’un seul, Alex Picard. Bergeron, Desjardins et Laraque sont partis. On peut bien dire ce qu’on veut de Gainey, c’est lui qui a amené à Montréal les Dandenault, Laraque, Brisebois, Bégin, Latendresse, Pouliot, Lapierre, Bergeron, Desjardins, Darche et autres francos qui ont fait partie de l’équipe ces dernières années. Il a fait son effort. Il avait, de plus, engagé un québécois, Guy Boucher (maintenant entraîneur du Lightning) comme entraîneur à Hamilton. Gauthier a opté pour un ami, Randy Cunneyworth. Une belle occasion manquée d’aller puiser dans le talent québécois.

Price sans contrat. Une présence francophone minable. Une gestion à la petite semaine. Une formation presque identique à celle du printemps dernier. Plusieurs équipes se sont améliorées cet été, mais pas le Canadien. Coudonc, c’est quoi le problème avec Pierre Gauthier?