Revue de l’année 2010 (Québec)

L’année 2010 s’achève et l’heure est au bilan dans tous les domaines, sur tous les sujets et sur toutes les plates-formes. J’ai concocté une revue de l’année du Québec en cinq points, cinq histoires qui ont largement retenu l’attention dans les médias cette année. Au cours des prochains jours, vous verrez une autre revue de l’année du même genre sur ce qui s’est passé à l’international, en 10 points, que je séparerai en deux entrées de blogue. N’hésitez pas à commenter les sujets et à me faire part de mes inévitables oublis.

5-Assassinat de Nicolo Rizzuto

L’événement en soi a duré une fraction de seconde, la couverture médiatique, elle, a duré au moins deux semaines. Mais les impacts de l’assassinat du parrain de la mafia s’échelonneront à plus long terme, et la mort du Parrain Rizzuto vient peut-être clore le règne des Siciliens sur la mafia montréalaise. Une chose est sûre, ses assaillants, qui sont encore inconnus, étaient vraiment pressés d’en finir avec lui: le bonhomme était âgé de 86 ans! Nul doute qu’ils voulaient passer un important message, surtout qu’ils ont enfreint plusieurs règles de la mafia: on ne tue pas une personne dans son domicile, ni en présence de femme et enfants. Rizzuto était alors avec sa femme et sa fille dans sa maison de Cartierville. Cet assassinat survient un peu moins d’un an après celui du petit fils de Rizzuto, Nick Jr., assassiné devant son domicile de Notre-Dame-de-Grâces. Le père de Nick, et le fils de Nicolo, Vito, purge une peine d’emprisonnement aux États-Unis pour encore six ans, et le gendre du Parrain, Paolo Renda, a été enlevé en avril et n’a pas été revu depuis. On assiste donc à une purge contre le clan Rizzuto, qui ne reviendra probablement plus jamais au sommet de la mafia montréalaise. Est-ce qu’un autre clan cherchait ainsi à lui succéder? Les Calabrais, qui se sont fait tasser par les Siciliens il y a une trentaine d’années, ont peut-être mis leur plan de vengeance à exécution. La vengeance est un plat qui se mange froid n’est-ce pas? Ou était-ce les gangs de rue qui désiraient tout le plancher à eux seuls? On en saura davantage en 2011, alors que l’enquête policière est toujours en cours.

4- La canonisation du Frère André

LA grosse affaire religieuse au Québec en 2010, avec les propos ridicules du cardinal Marc Ouellet, qui occupe maintenant un poste administratif important au Vatican. Le frère André, décédé il y a plusieurs années, était le portier de l’Oratoire St-Joseph, et on lui attribue plusieurs guérisons miracles. Le fait d’être canonisé lui confère le statut de Saint, de sorte qu’il sera dorénavant reconnu sous le nom de Saint-André. Comment devenir un saint? Il faut qu’on vous attribue une guérison miracle survenue plusieurs années après votre mort. Oui oui. N’ayez craintes, le ridicule ne tue pas. Un petit garçon aurait miraculeusement guéri après que ses parents eurent prié le frère André d’intervenir. Alfred Bessette, devenu le frère André au Collège Notre-Dame, devint alors un Saint-homme. Au même moment, en octobre, le Collège Notre-Dame subissait les foudres d’un reportage choc diffusé à Enquêtes, sur les ondes de Radio-Canada, à propos d’attouchements sexuels qu’auraient subi plusieurs pensionnaires au milieu du siècle dernier. Disons que dans la même période de temps, le collège situé sur le Mont-Royal a bénéficié autant de bonne et de mauvaise publicité. Pour Saint-André, une messe colossale a été donnée au stade Olympique, regroupant 50 000 personnes. Puis après ça y’en a qui disent que notre gros bol blanc ne sert à rien? Pfff

3-Mesdames et messieurs, nous avons le plaisir de vous présenter: les gaz de schiste

Le sujet chaud au Québec de la fin de l’été jusqu’au mois de décembre. Gaz de schiste ici, gaz de schiste là, on en veut, on en veut pas, OUI aux gaz de schiste, NON aux gaz de schiste et bla bla bla. Même sur 6P2ST le sujet a été abondamment traité. On les connaissait peu avant 2010, on ne peut pas dire qu’on ne les connaît plus maintenant. Il sera intéressant maintenant de voir le rapport du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement), qui déterminera les impacts de l’exploitation sur le sol québécois. Plusieurs artistes de l’Union des artistes ont déjà pris position dans une vidéo qui a été visionné des milliers de fois sur You Tube. Ils demandent un moratoire le temps d’évaluer l’ensemble de la question. Les groupes écologiques ont aussi pris position, eux ils sont contre l’exploitation des gaz. Le gouvernement Charest, quant à lui, a déjà commencé l’exploration des sols en construisant quelques puits pour aller fouiner notre sous-sol. Il voit en les gaz de schiste une vraie tirelire à rapporter de l’argent. Le problème, c’est que ce sont les compagnies privées qui en bénéficieront davantage. En plus, on vend nos hectares à des prix ridicules. La question n’a pas fini de faire jaser. Il y a même des chances que 2011 soit l’année des gaz de schiste. Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez consulter un billet que j’ai rédigé en septembre en cliquant ici.

2-Le Canadien nous fait vivre tout un printemps

Ok, qui ici avait prédit une victoire des Capitals de Washington en quatre ou cinq parties face au Canadien de Montréal lorsque les séries de la LNH se sont mises en branle? Moi, je l’avoue sans gêne. Les Capitals étaient les champions de la saison régulière et le Canadien avait réussi à faire les séries de peine et de misère, avec un point obtenu sur une défaite en prolongation en plus. Rien de glorieux là-dedans. Alors que les Capitals sont en avance 3-1 dans la série 4 de 7, tous croyaient le Canadien dans les câbles. Et quand je dis tous, j’inclus presque l’équipe du Canadien elle-même. Or, une performance étincelante de Jaroslav Halak permet au Canadien de rester dans le coup pour revenir jouer un 6e match à Montréal. Oups, une autre performance magistrale du gardien slovaque permet au Tricolore de créer l’égalité à trois victoires partout. Dans le match décisif à Washington, le Canadien l’emporte 2 à 1 grâce à 43 arrêts de Monsieur Halak et élimine les Capitals. Tout le monde est tombé en bas de sa chaise, mais s’est vite relevé pour aller célébrer dans les rues de Montréal. Une foule en liesse, une fièvre des séries immense. Mais ce n’est pas fini! Contre les champions de la Coupe Stanley à la ronde suivante, les Penguins de Pittsburgh, le Canadien cause aussi une surprise en revenant de l’arrière dans la série 3 victoires contre 2, pour l’emporter au match décisif à Pittsburgh avec une facilité déconcertante, 5 à 1. Comme contre les Capitals, Halak a été sensationnel, volant des matchs que le Canadien ne méritait jamais de gagner. Pour la première fois en 17 ans, le Canadien accédait à la finale de l’Est, qu’ils ont perdu contre des Flyers trop forts, trop rapides, trop puissants en cinq rencontres. Quand même, le Canadien nous aura fait vivre un printemps mémorable, au grand bonheur surtout des nouveaux propriétaires de l’équipe, qui ont fait des profits de feu avec les ventes de billets au Centre Bell et de produits dérivés dans les boutiques. Deux semaines après la conclusion de la saison, la Coupe Stanley étant remportée par les Hawks de Chicago, la direction du Canadien a versé une méchante douche froide à ses partisans en échangeant le héros du printemps au Blues de St.Louis: Jaroslav Halak lui-même, celui qui nous a permis de gagner deux rondes de séries, pour confier le filet au mal-aimé Carey Price. On connaît la suite: Price fait mentir ses détracteurs et le Canadien ne semble pas s’ennuyer d’Halak outre mesure.

1-Jean Charest dans des sables mouvants

Jean Charest est dans le trouble. Il a passé l’année 2010 dans le trouble et j’ai l’impression que 2011 ne sera pas de tout repos pour lui. Il s’entête à ne pas déclencher une commission d’enquête sur le financement des partis politiques, l’octroi de contrats du gouvernement et l’industrie de la construction (ou de la corruption, comme il s’amuse souvent à le dire dans ses lapsus). Plus il rejette cette commission d’enquête, plus il plonge dans les sondages et les intentions de vote. Sa cote de popularité est à la baisse, la cote la plus basse jamais enregistrée pour un Premier ministre dans ce genre de calcul. Une pétition en ligne demandant sa démission immédiate a recueilli environ 400 000 noms en quelques semaines. Si des élections avaient lieu dans deux semaines, son gouvernement passerait d’environ 65 députés à une vingtaine tout au plus, signe que l’impopularité de son équipe est significative. Ce fut dur pour lui de perdre son bon ami Claude Béchard, le ministre étant décédé du cancer en octobre suite à un long combat contre la maladie. La blessure à peine cicatrisée, elle a dû s’infecter lorsque les électeurs du comté de Kamouraska-Témiscouata, dont Béchard était le député depuis 12 ans et qui représentait un château fort libéral depuis 25 ans, ont élu le candidat péquiste lors de l’élection partielle tenue en novembre. Ce résultat est un signe clair de l’impopularité du gouvernement au Québec. Finalement, la commission Bastarache a attiré l’attention de tout le monde cet automne, autant dans les médias écrits que lors de la diffusion des séances sur RDI ou LCN. L’ex-député Marc Bellemare avait déclaré qu’il avait dû nommer des juges sous la pression de grosses pointures du gouvernement Charest. Et la majorité de la population appuyait Bellemare dans sa démarche et ses propos. Une autre tuile qui éclatait sur les cheveux frisés du Premier ministre, qui aura fort à faire pour remonter la pente abrupte au bas de laquelle il se trouve dans l’opinion publique.

À surveiller dans les prochains jours: la revue 2010 internationale!

Non aux gaz de schiste!

J’ai écrit un article sur les gaz de schiste récemment et depuis, beaucoup d’encre a coulé sur le sujet (voir L’avenir énergétique du Québec doit-il passer par le gaz de schiste?, publié le 1er septembre).

Le magazine L’Actualité publie ce mois-ci un grand dossier d’une quinzaine de pages sur ces gaz, et organisait, ce mercredi soir, une table ronde, en association avec le poste de télévision politique CPAC. Ce débat-conférence, animé par Pierre Donais, de CPAC, avait lieu au théâtre Gésu de Montréal et mettait aux prises 6 panélistes bien informés, soit l’éditrice et rédactrice en chef de L’Actualité Carole Beaulieu, l’universitaire et chroniqueur Jean-François Lisée, le physicien Normand Mousseau, le vice-président de l’est du Canada de l’Institut canadien des produits pétroliers Carol Montreuil, le directeur du Regroupement national des Conseils régionaux de l’environnement Philippe Bourque et une autre panéliste dont le nom et le statut m’échappe. Comme prévu, j’ai assisté à la soirée, télédiffusée en direct au réseau CPAC, et ce fut très éclairant pour compléter tous les articles que j’ai lu sur le sujet et me faire une opinion définitive sur les gaz de schiste.

L’élément le plus hallucinant, selon moi, est de voir comment le Québec s’est fait roulé, encore une fois. Après avoir conclu des ententes de vente à rabais de notre hydro-électricité aux provinces maritimes et au Vermont, voilà qu’on donne pratiquement nos permis d’exploitation des gaz de schiste à des compagnies très en moyen. Aux États-Unis et pour certaines régions de la Colombie-Britannique, le permis d’exploitation des sols coûte entre 10 000 et 28 000 dollars l’hectare. Notre gouvernement a vendu 0.50$ l’hectare aux compagnies américaines et canadiennes désireuses d’exploiter nos sols. CINQUANTE CENNES! Une vraie blague! Comme le disait Jean-François Lisée ce soir, le gouvernement a perdu toute la légitimité de diriger ce dossier en se plantant comme ça en même de perdre la confiance de tous les citoyens. La ministre des ressources naturelles Nathalie Normandeau a demandé au BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) d’effectuer une étude d’une durée estimée de deux ans à l’intérieur de 4 mois, pour faire rapidement passer la loi sur les hydrocarbures. Mauvaises décisions par dessus mauvaises décisions. En bout de ligne, le gouvernement, qui refuse catégoriquement la nationalisation du produit, estime à 230 millions les profits annuels issus de l’exploitation des gaz de schiste. C’est un montant non négligeable, mais on parle de profits de 50 milliards au total. Une goûte d’eau dans l’océan. Et qui va profiter des 49,77 milliards restants, selon vous? Les riches compagnies pétrolières! C’est insensé qu’on ne puisse pas toucher de meilleurs rendements!

Sans être aussi nocif que le pétrole ou les sables bitumineux, l’exploitation des gaz de schiste est nettement plus dangereuse pour l’environnement que le gaz naturel. C’est particulièrement vrai quand on regarde l’utilisation de l’eau dans le processus. Pour alimenter un puits, il faut utiliser 15 millions de litres d’eau, qui sont mélangés avec du sable et un composé de 80 produits chimiques (moins de 1% du mélange total), dont certains très toxiques. On injecte cette eau à forte pression pour fracasser le schiste et libérer le gaz.  On estime à 25% la quantité d’eau qui remonte à la surface, le reste demeure sous terre. On transporte l’eau remontée dans des camions-citernes jusqu’aux usines d’épuration d’eau, qui ne sont pas très à jour et qui ne sont pas équipées pour traiter les matières chimiques dissoutes dans l’eau. Il y a donc une grande quantité de cette eau qui est rejetée dans les cours d’eau sans traitement. De l’eau toxique dans nos rivières, de l’eau toxique sous terre. Dans certaines villes de la Pennsylvannie, là où l’exploitation des gaz roule depuis longtemps, la santé des citoyens a été mise en danger lorsque l’eau acheminée par l’aqueduc municipal était contaminée. En plus de ça, on abîme énormément les nappes phréatiques. Un carnage écologique!

Comme argument, les villes qui ont beaucoup de gaz de schiste dans leurs sols et le gouvernement du Québec affirment que cela pourrait créer beaucoup d’emplois au Québec, des emplois importants dans des villes souvent désertées par manque de boulot. Or, comme certains panélistes l’ont fait remarquer ce soir, qui, dans les travailleurs québécois, est formé pour faire ce type de travail? … Personne, exactement. Alors d’où viendra la main-d’oeuvre formée? Des États-Unis et de l’ouest canadien, les mêmes endroits d’où viennent les compagnies qui veulent exploiter nos sols.

Le gaz de schiste coûte cher à exploiter, mais moins que les éoliennes et les panneaux solaires. C’est l’option la plus abordable pour épauler l’hydro-électricité. On va lui accorder ce petit avantage. Or, on a de l’hydro-électricité en masse au Québec. Selon Carol Montreuil, 90% de l’électricité mondiale est produite à partir de charbon, ce qui est très répandu aux États-Unis (et très polluant). À la loterie de l’électricité, le Québec a gagné le gros lot avec son potentiel hydro-électrique. Il faut l’exploiter au maximum. Mais le gouvernement veut commencer l’exploitation des gaz de schiste dès 2014 avec une soixantaine de puits. Je ne comprends pas le sentiment d’urgence de la situation. Les gaz sont dans nos souterrains depuis 500 millions d’années, ils peuvent y rester un autre 7-10 ans encore, le temps qu’on développe les énergies propres davantage et qu’on laisse monter les enchères sur le produit. Lorsque les techniques d’exploitation deviendront plus sophistiquées, on pourrait alors commencer à extraire ce gaz du schiste et enrichir notre province.

Il y a des familles, hommes, femmes, enfants, qui résident à proximité de ces puits de gaz. Il faut penser à la sécurité de notre population avant de penser au fric, d’autant plus que notre part est minime dans l’équation. Et il faut écouter sa population avant d’agir. J’espère que le gouvernement du Québec fera marche arrière, le temps de donner au moins au BAPE le temps requis pour évaluer tous les éléments du dossier. Mais dans mon cas, l’opinion est déjà faite:

NON AUX GAZ DE SCHISTE!

L’avenir énergétique du Québec doit-il passer par le gaz de schiste?

C’est un peu la question que pose indirectement le titre d’une table ronde organisée par le magazine L’Actualité et la chaîne de télévision CPAC, qui aura lieu dans exactement deux semaines, le mercredi 15 septembre à 19h. La population est d’ailleurs invitée à assister au débat. Il faut s’y inscrire préalablement, chose que j’ai déjà faite, au site Internet suivant: https://www.inm.qc.ca/index.php?Itemid=513. Le titre exact de la soirée est: Avenir énergétique: peut-on vivre sans pétrole? Bien entendu, on parlera d’exploiter d’autres ressources, et le gaz de schiste est l’une d’entre elles. Des grosses pointures des domaines politiques et environnementaux seront présents pour faire part de leurs idées et opinions, comme Steven Guilbeault, Jean-François Lisée et André Caillé.

Le gaz de schiste est sur le point de causer une petite commotion au Québec. Devrait-on l’exploiter ou non? Il s’agit d’un sujet de plus en plus chaud et qui serait en front page des journaux si la commission Bastarache n’était pas commencée et s’il n’y avait pas 33 mineurs coincés dans une mine au Chili. Pour ceux qui ignorent totalement ce que le gaz de schiste mange en hiver, sachez qu’il s’agit d’un gaz naturel coincé dans de la roche, le schiste (photo), à travers des fissurations et très profondément sous terre. Comme pour les autres gaz naturels, il est formé par la dégradation du kérogène dans la roche, qui sert à la fois de source et de réservoir pour le gaz. Le kérogène est très présent dans le gaz de schiste, et par traitement thermique, on peut en extraire une huile qui a toutes les apparences et particularités du pétrole. Là où ça devient plus complexe, c’est que contrairement au gaz naturel conventionnel, la présence de ce gaz est concentré en petites quantités dispersées dans une grande quantité de schiste, et non pas en un seul grand « réservoir » compact d’une zone rocheuse. L’exploitation du gaz de schiste est donc beaucoup plus complexe que pour les autres formes de gaz naturels. Mais les technologies se sont développées, de sorte que le gaz est plus accessible qu’avant, et il s’adonne qu’il y a une bonne concentration de ce gaz dans trois régions du Québec, et c’est pour ça qu’il fait l’actualité. Ces régions sont Bécancour, St-Hyacinthe et St-Édouard-de-Lotbinière.

Et on s’enflamme maintenant sur ce que l’on doit faire avec cette possible mine d’or, selon certains, ou bombe atomique, pour les autres. Les environnementalistes manifestent pour qu’on le laisse sous terre parce qu’il est possiblement néfaste pour l’environnement, alors que d’autres, qui ont de grandes ambitions sur le potentiel économique du gaz de schiste, réclament qu’on l’exploite et le développe à des fins scientifiques et économiques. Actuellement, le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) enquête sur les réels dangers environnementaux que peuvent provoquer ce gaz. Des organismes environnementaux et des grosses têtes de l’industrie pétrolière et énergétique offrent leur collaboration afin de permettre au BAPE d’avoir une idée claire. De leur côté, les maires des trois villes concernées appuient le projet d’exploitation, d’abord parce qu’ils trouvent que c’est une belle avenue pour l’économie québécoise et aussi, parce que ça pourrait créer de l’emploi dans leurs municipalités et y emmener de nouveaux résidents.

Le problème avec ces audiences, c’est que le gaz de schiste n’a pas encore été réellement exploité ailleurs et qu’il est difficile d’en juger précisément les effets sur l’environnement. Mais selon ce que j’estime, c’est que si le produit s’apparente au pétrole, il risque d’être néfaste pour l’environnement, c’est évident. Je comprends que le pétrole est une ressource épuisable et qu’il faut trouver rapidement des solutions de rechange, mais ne devrait-on pas utiliser nos recherches et nos technologies pour développer des ressources énergétiques vertes et saines pour l’environnement? Cela fait des années qu’on en parle, il serait temps de s’y mettre pour de vrai. Alors, peut-on vivre sans pétrole? Le gaz de schiste pourrait faire du Québec une province riche et prospère, peut-être à l’image de l’Alberta. Mais à quel prix?

On en rediscutera dans deux semaines, après la table ronde sur le sujet. D’ici là, n’hésitez pas à formuler vos commentaires.